"On nous signale un feu à Montegrosso", crépite une voix dans la radio embarquée. Immédiatement, le système se met en place pour lutter contre l'incendie. Aussitôt parti, le brasier commence à se lancer dans la plaine. bloquer les routes, et menacer les habitations.
Comme dans la réalité, hier matin, une cinquantaine de personnels, des cadres de la sécurité civile de Corte, des observateurs départementaux, les directeurs de l'unité territoriale, du groupement opérationnel, départemental adjoint ont travaillé sur les décisions décisives à prendre en cas d'incendie majeur, représentant un risque pour la population, les biens et l'environnement. Le sous-préfet de Calvi était également présent pour participer à la simulation.
Pour gérer la prise de décisions, les chefs de centre de Galéria (l'adjudant-chef Santucci) et de Belgodère (lieutenant Aldobrandi) ont dû réagir, comme confrontés à un réel brasier.
La difficulté résidait surtout dans la visualisation. Car évidemment, aucun feu ne brûlait. Et il était parfois difficile, malgré les indications précises de l'évolution du brasier virtuel, de réagir face à des flammes qu'on ne voit pas et qui ne chauffent pas. e entrave, la circulation n'était pas réellement bloquée. Aussi de nombreux usagers de la route passaient dans la zone, inconscients de l'exercice qui se jouait juste devant eux.
Pour tout le reste, on colle assez prêt à la réalité. Les décisions doivent être prises rapidement, les informations sans cesse échangées, pour agir avec un maximum de sécurité et d'efficacité. Ce qui fera la différence ? L'anticipation. Savoir envoyer des hommes à des points stratégiques, contourner les difficultés. Tenter de prévenir le maire de la commune menacée. Puis mettre en place avec lui un contact avec la population. Pour l'informer et en cas de danger, lui demander de se calfeutrer chez elle ou si le temps le permet, d'évacuer.
" La base de l'exercice était de travailler sur un feu de 80 à 100 hectares, en zone habitée, explique le capitaine Frédéric Antoine-Santoni, chef de centre de Calvi. Le but était également d'opérer sur une manœuvre interservices." Autrement dit, réagir en osmose avec d'autres services comme par exemple la sécurité civile, la gendarmerie, les forestiers sapeurs, l'ONF, les élus concernés ou encore le sous-préfet. eureusement tous les acteurs impliqués n'ont pas pu se libérer pour participer à l'exercice.
Le plus important durant ce type d'opération reste la communication. Un problème de radio a rendu difficile l'échange entre le commandement et les renforts aériens (trackers).
Pour donner un compte rendu neutre, deux observateurs extérieurs venus des Bouches-du-Rhône ont suivi toutes les manœuvres.
précise le chef de centre de Calvi. Pour se remettre dans le bain, avant d'entamer la saison estivale. Où chaque feu peut dégénérer. tout moment.